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21 thoughts on “(Français) Dimensionner un mouillage pour la grande croisière

  • Damien, sur Yaga

    Article bien intéressant, merci.
    A bord de Yaga (parti il y a 2 ans de France, arrivé en Nouvelle Calédonie il y a 2 mois, via Panama), nous avons bien cogité aussi avant le départ sur la question du mouillage. Dur de se faire une opinion, on lit tout et son contraire…
    In fine nous sommes partis avec 40m de chaine et 60m de câblot, et une ancre neuve et surdimensionnée 2 fois.
    Nous mettons systématiquement 5 fois la hauteur d’eau, et nous tirons au moteur en arrière à 2500 tour à chaque mouillage pour vérifier que ça tient. Quite à remouiller 2 ou 3 fois, voire changer de mouillage si on ne trouve pas de coin où ça tient. En faisant cela nous n’avons pas dérapé une seule fois en 2 ans, même par gros temps. Mais nous restons attentifs, on sait bien qu’on dérapera un jour ou l’autre…
    Au bout de 2 ans, j’ai l’impression que le plus important c’est la qualité des fonds où on mouille, d’où l’importance de très bien choisir l’endroit où mouiller, et d’aller vérifier avec un masque et un tuba que l’ancre est bien entrée jusqu’aux oreilles, surtout si on sait que le temps va être gros, et ne surtout pas hésiter à déguerpir d’un mouillage qui ne tient pas.

    • B Post author

      Je partage tout à fait cet avis, merci beaucoup pour ton commentaire 🙂 d’ailleurs, j’ai rajouté un paragraphe ci dessus pour en parler. Ca paraît être du bon sens, mais il faut évidemment toujours tester son mouillage ! A priori, une ancre surdimensionnée et bien enfoncée dans un sol de bonne tenue ne bougera pas, même dans un ouragan. Par contre, gare au câblot voire à la chaîne si il y a des vagues ! L’autre danger, ce sont les renverses, mais les ancres modernes se “resettent” en général très bien dans le sable.

  • Pierre-Olivier Vallès

    Bonjour Brann,

    Très bon post, plein de bons conseils!

    Sur Soledad (43 pieds, 13 tonnes en charge) nous n’avons pas été aussi loin, mais nous avons sérieusement ‘upgradé’ le mouillage lors de notre départ en mai dernier.
    Avant: 60m de chaîne de 10mm, ancre delta de 16 kg
    Après: 85m de chaîne Vigouroux (10mm, grade 40), ancre Rocna de 25kg, manille grade 70 de la Chaînerie Limousine.
    Nous avons deux mains de fer:
    – une de petit temps (jusqu’à 20 kt): bout de 14mm élastique (5m) + mousqueton de 12mm pour la chaîne et boulon à œil de 12mm sur l’étrave
    – une de gros temps: celle de Mantus Anchors. La main de fer est plus costaud que la chaîne (grade 40) et la brides dispose de 2 longueur de 7m en cablot de 19mm. Nous la passons via les chaumard ; à l’usage, il n’y a pas de ragage à ce niveau (plus sur l’étrave lors des rafales, mais c’est secondaire).

    Je suis adepte du “tout chaîne” + bout amortisseur.
    Notre règle de base est la suivante: minimum 35 m de chaîne, peu importe la profondeur (généralement entre 6 et 12m de fond si possible). Règle #2: suivant le vent, la houle, le type de fond et la place disponible, nous mettons entre 5 et 8 fois la hauteur d’eau.
    Nous n’avons jamais été gêné par la longueur de chaîne dans les rafales. Au contraire, le bateau “tire des bords” plus longs, ce qui laisse souvent le temps à la rafale de passer et aussi d’arriver plus tranquillement au “point de virement” – moins de charge dynamique sur la ligne. Et puis on est sur de ne pas “soulever” l’ancre.
    Pour le poids de l’ancre, nous avons suivi les recommandations de Rocna (qui sont plutôt généreuses). Rocna explique aussi que mettre plus que 8 fois la hauteur d’eau ne sert à rien (le bateau n’arrivera pas à soulever la chaîne jusqu’à l’ancre).

    Bien entendu, le type de fond est primordial.

    Après… chacun sa technique. En Italie nous en avons vu de toutes les couleurs. Si on est seul au mouillage, on peut être sur que le prochain qui viendra jettera son ancre sur la notre, avec généralement 1,5 fois la hauteur d’eau. En Italie, avoir l’ancre qui dérape semble normal 🙂

    • B Post author

      Hello,

      Je vais regarder la main de fer de gros temps que vous utilisez, ça peut nous intéresser !

      Au sujet des rafales, je crois qu’on ne peut pas comparer des conditions de mouillages habituelles, avec disons moins de 40 nœuds de vent, où une bonne ancre et 4 hauteurs d’eau de chaîne tiendront de toute façon, à un mouillage vraiment apocalyptique avec par exemple des rafales à 80 noeuds.

      Nous n’avons (heureusement) encore jamais rencontré ce genre de conditions, mais à en lire ceux qui les ont vécues, et aussi les divers calculs qu’on peut faire (la force exercée par le vent varie avec le carré de la vitesse), j’ai l’impression qu’un voilier soulèvera aisément toute sa chaîne, et que le freinage brutal une fois la chaîne tendue risque de faire des ravages. En terme d’angle de tire de l’ancre, la différence entre 5 hauteurs d’eau et sept est de 4° (11° et 7°). Pas sur que ça change grand chose, d’où l’inutilité de mouiller trop long … mais comme tu dis, chacun sa technique, et en ce qui nous concerne nous n’avons encore aucune expérience de ces conditions … et nous avons vu comme toi pas mal de bateaux déraper au Sud de la Corse !

      • Pierre-Olivier Vallès

        Salut Brann !

        On se prépare à un petit coup de vent aux Baléares, alors je repense à ton article, et je vois que tu m’as répondu 🙂

        Ici non plus, aucune expérience de mouillages apocalyptiques (je touche du bois), et on fait vraiment tout pour éviter ça: on navigue pour se mettre à l’abri hors des gros coups de vent, on sélectionne les mouillages pour leur fond et pour être sûr qu’on peut détaler en vitesse (et de manière sûre) en cas de pépin. Pour nous, laisser l’ancre et la chaîne pour détaler fait partir des possibilités ; c’est même davantage envisageable que de rester au mouillage par 60 nœuds.

        En ce qui concerne la longueur de mouillage: je reste convaincu que:
        – mouiller long ne peut pas faire de mal (sauf s’il faut tenter de remonter le mouillage à l’arrach’)
        – la différence de 4° que tu signales est loin d’être négligeable: cela permet de rester sous les 10° d’angle de tir sur l’ancre (10° c’est déjà beaucoup, et je crois que c’est la limite à partir de laquelle l’ancre ne travaille plus correctement et décroche)
        – le maximum de 8 fois la hauteur d’eau, c’est la longueur à partir de laquelle il devient très difficile de lever l’ensemble de la chaîne (hors conditions d’apocalypse ? :-).
        – je suis convaincu que la chaîne permet – avec suffisamment de longueur – de fournir une certaine “élasticité”: plus la longueur est importante, plus la force nécessaire pour soulever la chaîne devra être importante, et plus la durée de la traction devra être importante: c’est ce qui permet d’étaler les rafales.

        Bien sûr, il y a beaucoup de théorie et de croyances vodou la dedans (et un peu de vécu), mais ce qui est sûr, c’est que:
        – il faut limiter l’angle de tir sur l’ancre – sinon elle décroche
        – il faut de l’amortissement dans la ligne par la longueur du bout sur la main de fer (et aussi par la longueur de chaîne – c’est ma conviction) – sinon on casse tout

        On vous souhaite plein de bons mouillages sans trop de vent !!
        Nous commençons notre descente vers le sud de l’Espagne.

        À bientôt !!
        Pierre-Olivier et Cie.

        • B Post author

          Hello 🙂
          Bon, je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi.

          J’ai déjà eu l’occasion de le constater en plongeant sur ma Spade au moment ou Sarah donnait un grand coup de marche arrière (2500 tours) avec seulement 3x la hauteur d’eau en chaîne : sous l’effort, l’ancre s’est enfoncée plus profondément, et n’a plus bougé ensuite.

          Je pense aussi que le poids de la chaîne devient rapidement négligeable sans avoir besoin d’un Ouragan. Dès que ça souffle un peu (disons 30 nœuds établis, ce qui nous est arrivé trois fois cet été en Corse), la chaîne est quasiment tendue en permanence, et donc l’énergie potentielle qu’elle peut accumuler en devenant totalement tendue est très faible.

          A mon avis, la clé du truc, c’est que le fait de laisser le bateau prendre beaucoup d’élan a un effet énorme sur les forces en jeu, alors que le poids de la chaîne est moins important qu’il n’y parait, et que les quelques degrés de variation sur l’angle de tire de l’ancre sont négligeables tant que la valeur reste faible.

          Je suis d’accord avec toi sur la nécessité d’un amortisseur textile de plusieurs mètres, c’est à mon avis le plus important et de loin en conditions “normales”

          A+

  • Michel

    En effet, ton article est très intéressant, je suis d accord avec “pratiquement” tout, juste un truc qui me chiffonne, une ancre Spad de 35 Kg me semble quand même surdimensionnée, il est évident qu’il vaut mieux 5 kg de trop, que 5 kg qui manque !!!
    mais ….
    Nous avons un 45 pieds, et est fourni d’origine une Delta de 20 kg , je compte bien passer chez Spad en 25 ou 30 kg , mais plus ? qui plus est, dans ton bac a ancre, 100 m de chaîne de 10 a 2,25 Kg le mètre , + 35 Kg d’ancre, soit plus de 250 Kg uniquement sur l’avant du bateau, si tu rajoutes l’ancre supp, et différent truc , ça va te faire un poids énorme quand tu plonges dans une vague !!!
    qu en penses tu ?

    sinon, continuez vos articles, nous nous faisons un plaisir de vous lire
    nous serons en Corse en Aout, si jamais on se croise !!!

    Michel et So

    • B Post author

      Bonjour,

      D’une manière générale, les recommandations des fabricants s’entendent en conditions “normales”, cad force 7-8 max. Avec 25kg, on aurait été dans la limite haute de la plage d’utilisation recommandée par spade (<18m et <16 tonnes). Etant donné qu'on fait 15 tonnes et qu'on veut pouvoir mouiller sereinement même si ça souffle très fort, on est content d'avoir pris 35kg).

      Le poids supplémentaire pour nous est négligeable (10kg de plus ou de moins dans l'ancre ne changent pas la donne pour un voilier de 15 tonnes). Evidemment, si on rajoute la chaîne, ça commence à faire, d'où l’intérêt des bailles déportées en pied de mat. De notre côté, on a fait le choix d'un voilier de voyage qui n'est pas performant au près, avec les avantages et les inconvénients... On préfère arriver une heure plus tard mais dormir sur nos deux oreilles ... c'est sûr que les conseils prodigués ici ne s'appliquent pas dans le cas d'un voilier de régate !

      On est aussi en Corse, notre position est mise à jour en temps réel ici, n’hésitez pas à nous faire signe si vous passez proche de nous !

  • Xavier Bainvel

    Bonjour,

    En lisant ton article, je suis intrigué par le relais 12/24v. Je te cite “Quand il est éteint, les deux batteries chargent normalement en 12 volts. Quand il est allumé, les batteries ne chargent plus mais on a du 24 volts”.

    Cela veut dire que moteur allumé, ton alternateur débite du 12v mais que si tu dois utiliser ton guindeau, les batteries sont déconnectées du chargeur et couplées pour avoir du 24v pour faire fonctionner le guindeau donc en utilisant le guindeau 24V, tu vides les batteries sans qu’il y est recharge ou maintien de la charge Batterie par l’alternateur. J’ai bon ou j’ai loupé un truc ?

    Merci pour ton retour
    Xavier

    • B Post author

      En effet, c’est un des problèmes de cette installation. En pratique, c’est encore pire : l’une des batteries est tout le temps en charge, tandis que la deuxième est soit en série soit en parallèle. Il y a donc une usure asymétrique qui pose problème (Quand on a changé nos batteries, l’une était morte alors que l’autre avait encore de beaux jours devant elle).
      La raison pour laquelle ce n’est pas un souci pour nous, c’est qu’on a un propulseur d’étrave de 8 kW qui nous a obligé à dimensionner les batteries en conséquence (notre alternateur ne délivre guère plus que 1500W). Autant dire qu’elles sont à peines chatouillées par les 1500 W du guindeau …

      Voilà, j’espère que c’est compréhensible !

      • Xavier

        Hello,
        On a un Vetus 95Kg 5.7Kw sur notre Atlantis et un guindeau de 1000W que j’envisage de passer à 1500W. Quelle capacité de batterie avez vous mis du coup sachant que vous êtes en 24V.
        Merci
        Xavier

        • B Post author

          Au final, je crois que ce n’est pas tant la capacité que le courant de démarrage (MCA pour marine cranking amps) qui importe. 8KW sous 24V en comptant la chute de tension ca fait quasiment 400 ampères ! Bref, on a pris deux batteries de 50Ah/1000MCA pour être tranquilles. 100Ah*12V ca nous fait 1.2KWh, soit de quoi faire tourner le propulseur de 8KW pendant 10 minutes en continu, ce qui est largement suffisant d’autant plus qu’à ce stade le facteur limitant devient la chauffe du moteur électrique. Pour le guindeau de 1500W, on peut le faire tourner 45mn non stop, là encore largement suffisant à notre avis, même quand les batteries seront un peu usées !

          • Xavier

            Hello,
            Merci pour ces infos. Ca va bien m’aider pour l’équipement de notre Atlantis. Vous êtes jusqu’à quand en BZH ?
            Bye Xavier

  • Didier

    Hello
    Merci pour cette synthèse et tes nombreux articles.
    Je suis surpris que tu n’évoques pas l’utilisation d’un orin pour récupérer l’ancre si elle se coince !
    Ca veut dire que tu est sûr des tes fonds ou que c’est inutile ?
    Merci pour ton retour
    Didier

    • B Post author

      Hello,
      On a été un peu refroidit sur les orins en Corse ou l’on a vu plusieurs fois des plaisanciers les confondre avec des coffres et venir s’y amarrer, tranquille …
      Après bien sur, en cas d’ancre coincée, à moins d’avoir du matos de plongée à bord ou des poumons XXL, on regrette amèrement de pas en avoir mis ; un autre problème est qu’il faut vraiment que le bout de l’orin ne soit pas trop grand, ou alors on risque de se le prendre dans l’hélice … bref, ça se discute, de notre côté on en met que quand on mouille sur des rochers, ce qu’on essaye d’éviter en général …
      voilà, un peu une réponse de normand, mais on a pas un avis très tranché sur la question !

  • Xavier

    Bonjour Brann,
    Je suis en train d’acheter ma ligne de mouillage et partir sur la même configuration que vous par contre, je suis passé au Nautic et impossible de coupler chaine de 10mm + manille de 10mm + Powerball de 12mm…..j’ai loupé un truc ?
    Merci pour ton retour
    Xavier