Retours d’expérience


Entre les livres qu’on a lus et les stages qu’on a suivis, on a dû recevoir des milliers de plus ou moins bons conseils ; bien entendu, impossible de les retenir tant qu’on n’a pas fait la connerie par nous-mêmes.

Autrement dit, on a bien conscience que cette liste n’aidera personne, mais difficile de s’en empêcher !

Bricolage :

  • Penser à faire des mesures quand tout va bien, histoire d’avoir des références de normales quand tout va mal. J’ai beaucoup regretté par exemple de ne pas avoir mesuré la résistance entre la coque et la batterie avant d’avoir une fuite électrique !

Gréement :

  • Toujours stocker sa drisse de spi en arrière des barres de flèches. Sinon, elle risque de s’emmêler avec l’enrouleur de génois, et ça arrivera forcément dans un moment pourri
  • Avoir un troisième ris automatique. C’est simple à installer (un bout accroché à l’anneau de ris renvoyé par une poulie de pied de mât vers le piano, rien de plus). Si on a besoin du 3ème ris, on n’a en général pas envie d’aller au pied de mât… Installé après la traversée du golfe de Gascogne en ce qui nous concerne…
  • Si un truc casse, ne pas le réparer à l’identique mais plus solide (à moins de bien aimer le réparer)
  • Les anneaux de friction remplacent souvent avantageusement des poulies
  • Si vos bastaques sont sur le trajet de la bôme lorsqu’elles sont choquées, un sandow permettra de les tirer vers l’arrière pour dégager le passage. Avant d’appliquer cette astuce, un empannage s’apparentait pour nous à un lancement de navette spatiale.
  • Une retenue de bôme a plus de chance d’être mise en place si elle peut l’être sans quitter le cockpit. Pour nous, deux bouts passent par un taquet de chaque côté du cokpit, dans une pièce ad-hoc sur la cadène de bas-hauban, et se rejoignent sous la bôme. En l’occurrence, nous avons un frein de bôme Wichard, mais si c’était  refaire nous frapperions simplement nos deux bouts à un arceau fixé à la bôme.

Navigation et « sens marin »:

  • Toujours ranger son ancre dans la baille à mouillage avant de partir pour une nav potentiellement musclée, ou a minima l’accrocher vraiment solidement. On a testé pour vous l‘ancre qui se largue au près dans une mer agitée : mauvaise idée
  • A moins d’avoir un équipage pléthorique, ne pas partir pour une nav de plusieurs jours sans un pilote de secours. Si vous n’êtes pas convaincus, débranchez votre pilote pendant 24h en pleine traversée et réévaluez la question après
  • Pour une arrivée de nuit dans un port, toujours vérifier la configuration des lieux sur une carte papier récente. Ne pas faire confiance au GPS, et encore moins si la carto date comme sur le nôtre de plus de 5 ans… On a quand même failli se tapper une digue a 5h du mat au Portugal …
  • Il faut toujours prendre un ris avant la nuit ; et si l’on hésite à prendre un ris, c’est qu’il faut le prendre … C’est tellement facile de le lâcher si on est sous-toilé et tellement galère d’affaler si on est surtoilé qu’il n’y a pas d’hésitation à avoir !
  • Ne pas rester dans un mouillage qu’on n’aurait pas choisi pour la nuit sous prétexte qu’on y est déjà. Au mieux, ça donnera une nuit inconfortable, au pire, un départ en catastrophe à 2h du matin

Sécurité :

  • Attention à l’emplacement de la survie. Un bon exercice est de tenter de l’ammener depuis sa place jusqu’à la jupe, au ponton. Si c’est galère au port, ce sera probablement ingérable dans la tourmente (la nôtre est stockée sous la table du cockpit, et n’a qu’à être tirée vers l’arrière pour aller à l’eau)
  • Au mouillage, si vous avez un émetteur AIS, laissez le allumé ! Ca ne consomme rien, et ça aidera les arrivants de nuits à vous éviter se repérer.
  • Installez un détecteur de monoxyde de carbone. C’est ainsi qu’on a découvert qu’il faut vraiment aérer quand on utilise une cuisinière à gaz, surtout quand on néglige l’entretien des brûleurs. Ce petit boitier disgracieux vous coûtera 10€ et vous sauvera peut-être la vie.

Electricité:

  • Toujours éteindre l’inverseur 220V quand on ne s’en sert pas. Le nôtre consomme presque 2A en veille, soit 50A par jour, autant que notre frigo !! Bref, après installation de prises USB pour charger les portables et allume cigares pour les ordis, autant dire qu’il reste éteint
  • On surestime toujours la consommation des gros consommateurs ponctuels (style winch électrique ou robot ménager, négligeables en face du pilote et du frigo). Donc ne pas hésiter à les utiliser !
  • Méfiez-vous des splitters d’antenne VHF bon marché : à cause du nôtre, on captait mieux avec notre VHF portable qu’avec notre antenne de tête de mât. Après vérification auprès d’un pro, un bon splitter d’antenne coûte 500€
  • Les gaines de câbles ne doivent pas être trop remplies pour laisser s’évacuer la chaleur (ah oui, il faut utiliser des gaines PVC pour faire passer les câbles). Donc si vous galérez pour passer un cable de plus dans une gaine bien pleine, il est temps d’en installer une deuxième. Ou alors, on peut aussi vivre en sachant qu’on a tous les jours une chance sur 10.000 d’avoir un incendie…
  • Un multimètre ne mesure pas correctement quand il est en « batterie faible ». D’autre part, une intensité mesurée à 0 ampères peut aussi signifier que le fusible de l’ampèremètre est grillé !

Eau à bord :

  • Ne pas boire l’eau des cuves avant d’avoir vérifié leur état. Des amis ont trouvé les parois des leurs complètement noires !
  • Ne pas boire l’eau du dessal pendant une longue période sans la reminéraliser
  • Faire tourner son déssal « à vide » tous les mois quand il n’est pas utilisé

Etanchéité :

  • Toujours vérifier que tous les panneaux de pont et hublots sont bien fermés avant de partir, et faire revérifier par une tierce personne. A chaque fois que vous vous retrouvez avec un matelas trempé, rajoutez un round de vérification. Et si vous commencez à prendre des déferlantes sur le pont, il est temps de fermer aussi les dorades !
  • Fermer les passe-coque dans la baston. Des amis nous ont raconté comment ce qui aurait dû n’être qu’une simple anecdote (leur bateau s’est fait coucher par une déferlante) s’est transformé en gros problème (10L d’eau de mer ont eu le temps de remonter par le passe-coque de l’évier pour atterrir … sur le tableau électrique. Court-circuit total et panique générale à bord)
  • Une dorade laisse passer l’eau quand elle est totalement immergée : penser à la fermer en cas de risque de deferlantes
  • Si des équipements critiques sont stockés dans des coffres de cockpit non étanches, impérativement les enturbanner de bande grasse. Ou alors, comme nous, commencez par flinguer un moteur de pilote à 600€ avant d’investir dans 20€ de bande grasse

Mouillage :

Astuces diverses :

  • Si vous avez un lave-linge à bord, au lieu de l’alimenter en eau froide, utilisez plutôt un mitigeur pour lui donner de l’eau déjà chaude à l’aide d’un mitigeur réglable. Si le moteur a tourné récemment, l’économie d’électricité est substantielle